lundi 24 janvier 2011

J'ai été voir le dernier Sofia Coppola  "Somewhere" que j'ai beaucoup aimé bien que je conçoive qu'il ne puisse pas plaire à tout le monde!





samedi 15 janvier 2011

Je deviens une pro des pancake  !! 
 Et encore une petite illu. au passage

mardi 11 janvier 2011

travail sur " La veuve Aphodisia " de Marguerite Yourcenar

 C'est à ce moment-là qu'elle aurait dû leur confesser toute sa vie, confon­dre leur sottise ou justifier leurs pires soupçons, leur corner aux oreilles cette vérité qu'il avait été à la fois si facile et si dur de leur dissimuler pendant dix ans son amour pour Kostis, leur première rencontre dans un chemin creux, sous un mûrier où elle s'était abritée d'une averse de grêle, et leur passion née avec la soudaineté de l'éclair par cette nuit orageuse; son retour au village, l'âme tout agitée d'un remords où il entrait plus d'effroi que de repentir; la semaine into­lérable où elle avait essayé de se priver de cet homme devenu pour elle plus néces­saire que le pain et l'eau; et sa seconde visite à Kostis, sous prétexte d'approvisionner de farine la mère du pope qui ménageait toute seule une ferme dans la montagne; et le jupon jaune qu'elle portait en ce temps-là, et qu'ils avaient étendu sur eux en guise de couverture, et ça avait été comme s'ils avaient couché sous un lambeau de soleil; et la nuit où il avait fallu se cacher dans l'étable d'un caravansérail turc abandonné; et les jeunes branches de châtaignier qui lui assenaient au passage leurs gifles de fraîcheur; et le dos courbé de Kostis la précédant sur les sentiers où le moindre mouvement trop vif risquait de déranger une vipère; et la cicatrice qu'elle n'avait pas remarquée le premier jour, et qui ser­pentait sur sa nuque; et les regards cupides et fous qu'il jetait sur elle comme sur un précieux objet volé; et son corps solide d'homme habitué à vivre à la dure; et son rire qui la rassurait; et la façon bien à lui qu'il avait dans l'amour de balbutier son nom.
 

 Les six têtes de Kostis et de ses compagnons faisaient sur leurs fourches les différentes grimaces que peuvent faire des morts. Kostis serrait les lèvres comme s'il méditait un problème qu'il n'avait pas eu le temps de résoudre dans la vie, tel que l'achat d'un cheval ou la rançon d'une nouvelle capture, et, seul d'entre ses amis, la mort ne l'avait pas beaucoup changé, car il avait toujours été naturellement très pâle. Aphrodissia saisit la tête qui s'enleva avec un bruit de soie qu'on déchire. Elle se proposait de la cacher chez elle, sous le sol de la cuisine, ou peut-être d’une caverne dont elle seule avait le secret, et elle caressait ce débri en lui assurant qu'il était sauvé.

 Elle alla s'asseoir sous le platane qui poussait en contrebas de la place dans le terrain du fermier Basile. Sous ses pieds, les rochers dévalaient rapidement vers la plaine, et les forêts tapissant la terre faisaient de loin l'effet de minuscules. Tout au fond, on apercevait la mer entre deux lèvres de la montagne, et Aphrodissia se disait que si elle avait pu décider Kostis à s'enfuir, elle ne serait pas obligée de dodeliner en ce moment sur genoux une tête striée de sang. Ses lamentations, contenues depuis l'origine son malheur, éclatèrent en sanglots véhéments comme ceux des pleureuses de funérailles, et les coudes aux genoux, les mains appuyées contre ses joues humides, elle laissait couler ses larmes sur le visage du mort.

samedi 8 janvier 2011

Dernièrement, j'ai vu "Le concert"  je le conseil, ce film est superbe et la musique merveilleuse